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vendredi 19 juillet 2019

"Chanegement de décor" David Lodge

"Changement de décor" David Lodge
Ed. Rivage 2014.
Titre Original: "Changing places"

Résumé: Deux avions se croisent en plein ciel quelque part au-dessus du Pôle Nord ; l'un transporte un professeur américain brillant, spécialiste de Jane Austen, qui arrive d'une grande université de la côte Pacifique, l'autre un professeur anglais un peu médiocre qui vient d'une université des Midlands et n'a d'autre titre de gloire que de savoir concocter des épreuves d'examen. Ils ont décidé d'échanger leur poste pour une durée de six mois.


Bonjour mon ami lecteur, aujourd'hui je viens te présenter un de mes auteurs préférés: David Lodge. Tu le connais? Non? Alors c'est l'occasion de le découvrir. Déjà c'est un auteur très drôle et surtout très subtil. Il aime à toucher des sujets de société mais toujours avec intelligence. Avec "Changement de décor", il s'attaque à l'univers des universités et aux différences culturelles entre l'Angleterre et les Etats-Unis. Et c'est drôlement efficace. Lodge joue sur les différences (nombreuses) entre les deux pays; leurs moeurs, leurs cultures, leurs visions de la vie. 
Et pourtant... Lodge effectue un glissement de personnages impressionnant. L'un se morphe dans l'autre. Et Lodge nous pose la question de savoir si notre personnalité, nos habitudes ne sont pas, au final, les produits de notre environnement plutôt que de notre éducation. Nous avons les bases mais celle-ci sont mouvantes. Ses personnages deviennent permutables et lissés par ce qui les entourent. 
La plume est acérée, le verbe est juste et le lecteur en redemande. C'est brutal et délicat. C'est drôle et tragique. C'est du Lodge. Et c'est un pur bonheur. 
A bientôt ami lecteur. 

mercredi 17 juillet 2019

"Madame Jules" Emmanuel Régniez

"Madame Jules" Emmanuel Régniez
Ed Le Tripode 2019.

Résumé: Madame Jules aime son mari, monsieur Jules.
Monsieur Jules aime sa femme, madame Jules.
Les deux forment un couple accompli, puissants, heureux, solidaire, uni.
Ils jouissent de leur position sociale et de la constance de leurs désirs.
Monsieur Jules est le mari et l'amant idéal de madame Jules.
Madame Jules est l'épouse et la maîtresse idéale de monsieur Jules.
Une soirée mondaine et des rencontres fortuites vont venir bousculer cette harmonie.
Madame Jules, le temps d'une nuit, plonge dans les affres du doute.

Bonjour ami lecteur. 
Aujourd'hui, je viens te parler d'un roman que j'ai beaucoup aimé "Madame Jules" d'Emmanuel Régniez. J'avais déjà lu le roman précédent de cet auteur français, "Notre Château" . J'avais déjà beaucoup aimé ces premiers pas dans le monde de l'auteur et c'est donc avec impatience que j'ai décidé de me lancer dans celui-ci. 
Et je n'ai pas été déçue. la trame du roman est assez simple. Que se passe-t-il quand le doute s'installe dans un couple? Imaginer l'autre caresser un autre corps, partager une sensualité charnelle avec un autre que soi. Amour et désir se tiennent souvent la main mais sont-ils vraiment si proches? 
On n'appartient qu'à soi-même et n'est la propriété de personne. Et pourtant dans ces moments de fusion du couple, la frontière est mince entre amour, jalousie et propriété. 
Et quand tout semble aller, le doute est toujours un peu présent au coin de la tête. Et si? Que voulait dire ce regard? Se pourrait-il que? 
Un roman, assez court (juste ce qu'il faut en fait) qui nous emmène dans une sensualité et dans un questionnement propre à chacun et propre à tous. 
Le lecteur, lui aussi, doute et s'engage dans cette relation avec les personnages de Régniez. Un très bon moment de lecture. 
Attention que le style de l'auteur plaît ou pas. Il y a beaucoup de répétitions même si aucune n'est gratuite.. A toi de te faire ton avis maintenant, ami lecteur.
Une bonne lecture à toi.

"Dix petits nègres" Agatha Christie

"Dix petits nègres" Agatha Christie
Ed. Le Masque 2017.
Titre Original: "Ten Little Niggers- And then there were none"

Résumé: Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l'île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l'élimination minutieuse de dix petits nègres. Après le premier repas, une voix mystérieuse s'élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s'étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l'île, parmi les convives ?

Bonjour mon ami lecteur. Ca va? 
Aujourd'hui, je viens te parler d'un de mes romans policiers préféré. "Dix petits nègres". Bon. Ok; Je te l'accorde je ne suis pas très originale dans mes préférences... Sérieusement, je sais pas pour toi, mais moi je l'ai carrément lu à l'école... (crois moi, ça fait un bail...) 
Mais quoi qu'il arrive, quand je relis ce roman, je reste toujours admirative du style de Christie (Elle ira loin cette petite) Une comptine complètement macabre, un huis clos étouffant et des personnages tellement sympathiques qu'on les pousserait d'une falaise... Que demander de plus? 
Les personnages, dont aucun n'est réellement innocent, meurent les uns après les autres, réduisant le nombre de suspects au fur et à mesure. La tension monte et le lecteur se laisse emporter. Ils ne peuvent pas s'enfuir de l'île et nous non plus. Un suspens qui se densifie au fur et à mesure. Qui est le justicier vengeur? C'est forcément l'un d'entre-eux. Non? 
Mais je m'arrête là, car si tu ne l'as pas lu, je n'ai pas envie de te gâcher le rebondissement final. 
Par contre,oui, on ne va pas se mentir, certains mettent en cause la cohérence d'une fin explosive. Je ne vais pas entrer ici dans la polémique entourant l'intrigue. On va plutôt se concentrer sur la lecture passive et de pure détente. On ne va pas entrer dans une analyse où, de toute façon, chacun a déjà son opinion. 
L'amusement, c'est de tenter de trouver l'assassin. Cette délectation d'avoir tort au fur et à mesure des pages. Et comme les personnages sont détestables, c'est avec plaisir qu'on les voit tomber les uns après les autres 
"Dix petits nègres" est un classique de la littérature policière et ce n'est pas pour rien. Christie nous mène en bateau et on en redemande. 
C'est avec regret qu'on referme le livre. En plus, c'est encore plus jouissif de le relire quand on connaît la fin... Bonne lecture à toi. 

"Le couple d'à côté" Shari Lapena

"Le couple d'à côté" Shari Lapena
Ed. Pocket 2018.
Titre Original:"The Couple next door"

Résumé:  La baby-sitter leur a fait faux bond, et alors ? Invités à un dîner chez leurs voisins, Anne et Marco décident de ne pas renoncer à leur soirée. Cora, leur bébé de six mois, dort à poings fermés et ils ne sont qu'à quelques mètres. Que peut-il arriver ? Toutes les demi-heures, l'un ou l'autre va vérifier que tout va bien. Pourtant, quand à une heure déjà avancée, le couple regagne son domicile, c'est un berceau vide qui les attend.
Désespérés mais aussi dépassés, les jeunes parents attirent les soupçons de la police : Anne en dépression depuis son accouchement, Marco au bord de la ruine... les victimes ont soudain des allures de coupables. Dans cette sombre histoire, chacun semble dissimuler, derrière une image lisse et parfaite de terribles secrets. L'heure de la révélation a sonné

Bien le bonjour mon cher ami lecteur. 
Tu vas bien? Tu passes de bonnes vacances? (Enfin si tu en as cette année, si pas, je compatis...)
Bon! Aujourd'hui je viens te parler d'un thriller qui est une très jolie réussite. On va être honnête, je suis une vraie fan des thrillers (oui oh bon pas que, mais quand même...) Et du coup, et bien je suis trèèèèèèès diffcile à contenter dans ce genre littéraire. Il me faut des personnages bien campés, une intrigue intelligente et des rebondissements inattendus Oui, tu peux le dire,je suis une emmerdeuse. Je chipote et je tripote et si je n'aime pas, je me lasse vite. Je m'ennuie vite si rien ne se passe et je décroche très vite si on prend une plombe à m'introduire dans l'intrigue. Donc oui, une teigne du thriller. 
Alors, ce "couple d'à côté"? Et bieeeeeeen. Je l'ai lu en une nuit. Alors soit c'était très mauvais et il fallait impérativement que je le termine pour en commencer un autre, meilleur soit c'était addictif et particulièrement bien mené.... Alors...??,... Je sais, j'installe un suspens incroyable... 
Et bien c'est une réussite. Impossible de le lâcher au grand dam de mon chien qui aurait bien voulu dormir tranquille. L'intrigue est cohérente et les personnages particulièrement bien écrits. On y croit à l'histoire de Lapena. On y croit tellement qu'on entre dans une paranoïa quasi maladive où on suspecte tout le monde même le cousin de la belle--sœur du fils du boulanger. On échafaude des théories (et on se rend compte qu'on devient un complotiste avec l'âge...) L'atmosphère est envoûtante et on a besoin de continuer pour enfin avoir le fin mot de l'histoire. 
D'aucuns estiment que c'est parfois lent.  Personnellement, ça ne m'a pas dérangé, j'avais besoin de souffler un minimum quand même. Donc ces passages plus longs m'ont permis de reprendre un peu d'oxygène avant le rebondissement suivant. 
On est attentif à chaque détail et on tente de trouver la faille dans l'intrigue afin de pouvoir crâner plus tard en disant "Ha non, moi j'avais trouvé la fin" (chacun ses petits plaisirs coupables) Mais Lapena nous la joue à l'envers et la fin est à la hauteur de l'ensemble du roman. 
Une véritable réussite en ce qui me concerne. En espérant que toi aussi tu vas aimer ce roman... Bonne lecture à toi.

lundi 24 juin 2019

"Emma" Jane Austen

"Emma" Jane Austen
Ed. 10/18 2012.

Résumé: Orpheline de mère, seule auprès d'un père en mauvaise santé, Emma Woodhouse, désormais la maîtresse de maison, s'est mis en tête de marier Harriet Smith, une jeune fille qu'elle a recueillie chez elle. Ce faisant, ne s'est-elle pas attribué un rôle qui n'est pas (ou pas encore) pour elle ? Son inexpérience des coeurs et des êtres, ses propres émotions amoureuses, qu'elle ne sait guère interpréter ou traduire, lui vaudront bien des déconvenues et des découvertes

Bonjour à toi, mon ami lecteur. Tu vas bien aujourd'hui? la chaleur est accablante, je sais, mais profitons-en pour nous asseoir deux minutes pour parler de "Emma" de Jane Austen. Mais avant de se jeter dans ce roman, il faut que je te parle de ma relation particulière avec cette auteure. Dire que je suis une grande admiratrice de l'auteure britannique ne serait, en soi, pas faux. J'aime beaucoup son style narratif et sa manière de construire des histoires cohérentes et hautes en couleurs. Par contre... Je ne me souviens pas d'avoir jamais lu un de ses romans sans avoir une envie frénétique de frapper son personnage principal. C'est, en règle générale, son personnage principal (souvent, toujours une femme) qui me fait monter la sève en haine virulente et un besoin irrémédiable d'exprimer une violence pas totalement irrationnelle. J'ai juste envie de frapper. Fort. Maintenant que tu connais ma relation paradoxale avec Jane Austen , je peux commencer ce petit moment lecture. Et évidemment, "Emma" n'échappe pas à la règle. Bon sang qu'elle m'a agacée cette godiche. On ne va pas se mentir, Emma a un côté idiot. Tu sais, le plus agaçant d'entre tous, celui où le personnage est le seul à ne pas piger les sous-entendus pourtant clairs. Celle qui croit savoir quelque chose mais qui, en fait, est tellement à côté de ses pompes qu'on a envie de la secouer. 
Et là, tu te dis que je n'ai pas aimé "Emma". Et voilà... On entre dans mon paradoxe d'Austen. 
Je savais, avant même d'ouvrir le roman qu'Emma allait m'agacer et pourtant je l'ai quand même ouvert. je l'ai même lu jusqu'au bout et j'ai adoré chaque page. Chaque paragraphe. Je sais... Parce que le reste est purement génial. Non pas  comme un verre de rosé aux bords d'une piscine (bien que, c'est pas mal non plus...) mais dans le sens réel du génial. Austen est probablement une des auteures majeures de son époque mais également de la nôtre. Son texte reste intemporel et sa plume magistrale.. Austen c'est du pur bonheur. 
Donc si j'ai une envie de faire du mal à Emma, j'ai plutôt envie d'embrasser Jane. Et ça,c'est déjà bien assez pour moi.
Je ne sais pas si tu es coutumier de cette auteure, mon ami lecteur, mais, moi, je suis une inconditionnelle. Si toi aussi tu l'aimes, ça me fait plaisir que nos voyages livresques se rencontrent. Et si tu n'en a jamais lu... Vas-y, lance toi. Tu verras, c'est du bonheur (et fais toi plaisir... Accompagne moi tout ça d'un bon rosé aux bords d'une piscine bien fraîche... Ou d'un  ventilateur... Bon sang qu'il fait chaud) 
Bonne lecture à toi, mon cher ami. Et à bientôt.

vendredi 7 juin 2019

"City on Fire" Garth Risk Hallberg

"City on Fire" Garth Risk Hallberg
Ed. Le Livre de Poche (2017)

Résumé: 31 décembre 1976. New York se prépare pour le réveillon. Chez les Hamilton-Sweeney, Felicia accueille financiers et mondains tandis qu'à l'autre bout de la ville, dans le Lower East Side, Charlie, venu de Long Island, attend Sam pour assister à un concert punk. Mais Sam a un autre rendez-vous auquel elle tient plus que tout. Elle retrouvera Charlie dans quelques heures à la station de métro de la 72e Rue. À quelques encablures de là, dans Hell's Kitchen, Mercer Goodman tourne et retourne un délicat carton d'invitation. Et s'il se rendait à la réception des Hamilton-Sweeney pour retrouver Regan, cette sœur que William, en rupture avec sa famille, lui a toujours cachée ? Pourquoi ne pas saisir l'occasion d'en apprendre plus sur William, son amant, l'ancien leader du groupe punk Ex Post Facto ?
Bientôt, des coups de feu retentissent dans Central Park. Une ombre s'écroule dans la neige...
Qu'est-ce qui peut bien unir ces êtres – qui n'auraient jamais dû être amenés à se rencontrer – à un meurtre commis au cœur de Central Park ? Au sein de ce roman choral, leurs histoires s'entremêlent et nous entraînent dans les recoins les plus infimes de la ville.

Cher ami lecteur, te revoilà... Bon, aujourd'hui, on ne va pas se mentir. Si tu es du genre à détester les parpaings littéraires, reste bien loin de ce roman. 
Par contre, si tu es du genre à aimer prendre ton temps et te perdre pendant un moment dans un histoire particulièrement bien foutue... Prends un siège confortable et ouvre "City on Fire". 
Mais je te préviens tout de suite, ami lecteur, c'est le genre de roman que tu adores ou que tu détestes. Les avis mitigés sont rares dans un cas comme celui-ci. La structure narrative est complètement hachée dans un travail de construction et de déconstruction qui peut en rebuter plus d'un. Le genre de roman où ce n'est pas l'intrigue le principal. Hallberg se concentre sur la narration de ses personnages atypiques. Destins croisés aux tragédies multiples, l'auteur nous décortique une Amérique aux bords du gouffre, attirée par le vide. On reste en suspens avec eux. On fouille le passé et on craint le futur. on retourne en arrière, on comprend certaines choses même si certaines questions restent sans réponse. Parce que ces questions ne sont pas le centre du roman, l'intrigue n'est qu'un prétexte. 
Prétexte d'une critique complexe d'une ville à travers certains de ses habitants. 
Et même si le roman est exceptionnellement écrit, il faut remarquer qu'on reste sur sa faim. Mais cela semble être totalement volontaire. Si le lecteur termine ce roman en étant satisfait, il est probable que le projet romanesque serait alors raté. Le lecteur doit se trouver à la même place que les personnages, dans le flou. Il a eu certaines réponses mais il reste également avec certaines interrogations. 
Comme tu peux le constater, mon ami lecteur, j'ai beaucoup aimé ce roman. Mais je pourrais comprendre qu'on ne puisse pas être satisfait, qu'on puisse être déçu. A toi de voir,mon fidèle ami. Si tu le lis, repasses par ici pour qu'on en  discute ensemble. Bonne lecture à toi...  

"De si belles fiançailles" Mary Higgins Clark

"De si belles fiançailles" Mary Higgins Clark
Ed. Albin Michel 2018.
Titre Original: "You don't own me" (2018)

Résumé: Depuis ses fiançailles, Laurie Moran, l'enquêtrice star de l'émission Suspicion, nage en plein conte de fées : mariage et lune de miel prévus à l'été prochain ! C'est sans compter sa nouvelle enquête qui risque de bouleverser ses projets...
Un couple vient en effet de la solliciter pour rouvrir un dossier vieux de cinq ans : le meurtre jamais élucidé de leur fils, assassiné devant sa résidence de Greenwich Village. Principale suspecte : la femme du défunt, que ses beaux-parents accusent du crime, mais qui bien sûr s'en défend.
Pourtant, alors que l'émission serait l'occasion de se laver des soupçons qui pèsent sur elle, celle-ci refuse de témoigner. Pourquoi ? Qui pouvait en vouloir à cette star de la neurologie, père et mari idéal ? Cette famille modèle avait-elle des secrets à cacher ?

Bonjour mon ami lecteur. Aujourd'hui, je viens te poser une question. La voici: "Pourquoi je continue à m'entêter??" Je t'explique. J'étais encore adolescente quand j'ai mis un terme à ma relation avec Mary Higgins Clark. Je devinais trop vite l'assassin et le mobile de celui-ci. Et ça m'agaçait. 
Et me revoilà. De retour dans cette relation littéraire conflictuelle. Pourquoi? Et bien c'est la question que je te pose. Parce que, rebelote, l'intrigue est limpide, les personnages transparents et la fin prévisible. 
Bon maintenant, ce n'est pas non plus le genre de roman que tu lis pour réfléchir au sens profond de ton existence, je te l'accorde. Mais bon. Une intrigue un peu plus fournie, je ne pense pas que cela soit trop demandé... Si? Et pourtant, je me connais... Je lirai quand même le prochain... Mais pourquoi je continue à m'entêter?? 

"Le collectionneur" Fiona Cummins

"Le collectionneur" Fiona Cummins
Ed. Slatkine 2018. 
Titre Original: "Rattle" (2017)

Résumé: Le Collectionneur mène une double vie. Monsieur Tout-le-monde dans l’une, il est, dans l’autre, le gardien d’un musée secret qu’ont constitué son père et son grand-père avant lui, une collection d’ossements humains.
Les collectionneurs cherchent toujours la rareté, l’objet unique. Et il y a à Londres deux enfants atteints d’une maladie génétique orpheline qui fait se dédoubler les cartilages puis pousser les os jusqu’à l’étouffement, la maladie de l’homme de pierre.
Avec un style-cutter aussi efficace que glaçant, Fiona Cummins plonge dans l’âme du psychopathe. Les Anglais ont adoré.

Bonjour mon ami lecteur.  Aujourd'hui, je viens te présenter un bouquin qui vaut la peine d'être lu si tu es amateur de thrillers. Et pourtant ce n'était pas tout de suite gagné. Je vais t'avouer qu'au départ, j'étais un peu dubitative. Un peu lent et une intrigue qui piétine un peu. On se demande où on veut nous emmener. Le style est trop répétitif et les personnages, sans être mauvais, ne sont pas super attachants. Donc, la perplexité s'installe. Et pourtant, d'un seul coup, on se laisse emporter. La tension monte et on s'investit de plus en plus dans cette histoire qui se révèle plus complexe que ce qu'il n'y paraissait. L'intrigue avance et prend de l'épaisseur. La dimension narrative augmente et le style devient de plus en plus incisif. Et du coup, impossible de le lâcher en fait. On en redemande. 
Cummins nous offre, ici, un roman assez bien ficelé même si le début prend du temps. Le décollage est long et lent mais le voyage vaut vraiment la peine. Bonne lecture à toi, mon ami lecteur.

mardi 4 juin 2019

"L'Empathie" Antoine Renand

"L'Empathie" Antoine Renand
Ed. Robert Laffont 2019.

Résumé: Vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte. " Il resta plus d'une heure debout, immobile, face au lit du couple. Il toisait la jeune femme qui dormait nue, sa hanche découverte. Puis il examina l'homme à ses côtés. Sa grande idée lui vint ici, comme une évidence ; comme les pièces d'un puzzle qu'il avait sous les yeux depuis des années et qu'il parvenait enfi n à assembler. On en parlerait. Une apothéose. " Cet homme, c'est Alpha. Un bloc de haine incandescent qui peu à peu découvre le sens de sa vie : violer et torturer, selon un mode opératoire inédit. Face à lui, Anthony Rauch et Marion Mesny, capitaines au sein du 2e district de police judiciaire, la " brigade du viol ". Dans un Paris transformé en terrain de chasse, ces trois guerriers détruits par leur passé se guettent et se poursuivent. Aucun ne sortira vraiment vainqueur, car pour gagner il faudrait rouvrir ses plaies et livrer ses secrets. Un premier roman qui vous laissera hagard et sans voix par sa puissance et son humanité.

Bonjour à toi, ami lecteur. Petite question pour toi avant de commencer: Toi aussi tu l'as vu passer sur tous les réseaux sociaux ce bouquin? Avec des critiques tellement bonnes que cela te donnait une envie féroce de le lire? Parce que, en ce qui me concerne, je le voyais partout. Impossible d'y échapper. Et les gens avaient l'air de l'adorer. Donc je me suis laissée porter par l'élan général. Et c'est donc pleine d'espoir que j'ai ouvert cette fameuse "Empathie". Une fois ce roman terminé, je ne peux faire qu'une seule conclusion sur moi-même: je ne suis pas faite comme tout le monde (youpie) 
Parce que, en toute honnêteté, je ne comprends pas l'engouement. 
Bon l'intrigue n'est pas mauvaise (elle est même plutôt bonne en fait), c'est tout le reste qui m'a titillée. Déjà, c'est lent. Très lent. Même les "scènes d'action" ont un petit côté mollasson qui ne m'a absolument pas emportée.On tourne autour du pot et ça en devient beaucoup trop long. Un assassin intéressant mais qui devient de moins en moins crédible au fur et à mesure des pages. Mais ce n'est même pas ce qui m'a le plus dérangée. Anthony Rauch. Voilà où réside mon problème. Alors d'abord, je n'ai rien contre les personnages torturés tout ça, tout ça, mais faudrait quand même voir à pas pousser bobonne dans le thriller. Tout ce mystère autour de ce personnage alors que son secret est assez facile à deviner. Mais ensuite, cette espèce de métamorphose du personnage est hallucinante. Mais pas dans le bon sens d'hallucinant. Je n'y ai pas cru une seule seconde; Et déjà que le roman ne me passionnait pas des masses, mais sur la fin, j'ai émis un soupire que mon entourage définirait comme "Oh ben voyons, oui mais bien sûr". 
Alors peut-être que j'en attendais trop vu les critiques dithyrambiques mais en refermant le roman, la déception était plus présente qu'autre chose. 
Attention, je ne dis pas que c'est un mauvais roman. Loin de là. L'intrigue est vraiment bien campée. Ce sont les personnages... Et, dans la vie comme dans les livres, on ne peut pas aimer tout le monde. Si ça plaît à certains, tant mieux pour eux. Ils auront au moins passé un bon moment lecture. En ce qui me concerne, je n'ai pas trouvé ça transcendant... A toi de voir, ami lecteur. 

lundi 27 mai 2019

"La Bête et la Belle" Thierry Jonquet


"La Bête et la Belle" Thierry Jonquet
Ed.Folio 2016.


Résumé: Léon est vieux. Très vieux. Léon, est moche. Très moche. Léon est sale. Vraiment très sale ! Léon se tient très mal à table. C'est dans sa nature... C'est triste ? Non : Léon a enfin trouvé un ami, un vrai de vrai ! Seulement voilà, le copain en question est un peu dérangé. Parfois dangereusement. Mais Léon est indulgent envers ses amis. Pas vous ?

Salut toi là-bas, oui, toi, mon cher ami lecteur. Cela faisait longtemps... Un jour je t'expliquerais mon absence... Mais pas aujourd'hui. Parce que, aujourd'hui, je vais te parler de "La Bête et la Belle" de Thierry Jonquet. 
Enfin quand je te dis que je vais t'en parler... Ma maman adorée m'a toujours dit que si tu ne trouves rien à dire de gentil, il vaut mieux t’abstenir de dire quoi que ce soit... Et là, pour le coup, je n'ai pas grand chose à dire de positif... Je suis complètement passée à côté de l'histoire. Et c'est bien dommage pour moi parce que l'écriture en elle-même m'a beaucoup plu. Mais je ne suis pas parvenue à entrer dans cette intrigue. Donc je ne vais pas m’appesantir sur le sujet plus longtemps, tu as certainement beaucoup de choses plus constructives à faire. Et moi aussi... Je retente l'auteur dès que possible. On ne va pas rester là-dessus... 
  

mardi 19 février 2019

Extrait (semaine 8)

"Il y a toutefois, en notre nature, une merveilleuse, une miséricordieuse disposition qui veut que nous ne nous rendions jamais compte de l'intensité d'une souffrance pendant que nous l'endurons, mais ensuite seulement, d'après les élancements que nous en laisse le contrecoup"

"La Lettre écarlate"- Nathaniel Hawthorne

"Sous la glace" Louise Penny

"Sous la glace" Louise Penny 
Ed. Babel 2013.
Titre en VO: "A Fatal Grace" (2007)
Fait partie de la saga Armand Gamache:
1. "Nature Morte"
2. "Sous la glace"

Résumé: L'hiver a enveloppé de neige le charmant petit village de Three Pines, et toute la communauté s'apprête à fêter Noël. Mais lors de la traditionnelle partie de curling qui a lieu tous les ans sur le lac gelé, une spectatrice est mystérieusement électrocutée. Un peu plus d'un an après sa première enquête à Three Pines, l'inspecteur-chef Armand Gamache revient avec son équipe de l'escouade des homicides. Il ne lui faut pas longtemps pour s'apercevoir que la victime ne manquera pas à grand monde. D'ailleurs, personne ne l'a vue se faire électrocuter. Pourtant tout le village était là, il y a donc forcément eu des témoins... Et puis qui était cette CC de Poitiers, à la fois prêtresse auto-proclamée du développement personnel et femme haïe de tous ? Pourquoi était-elle venue s'installer clans la vieille maison abandonnée sur la colline, un lieu marqué au fer de la violence et du meurtre, où Gamache lui-même a failli perdre la vie l'année précédente ? Méthodiquement, ses hommes fouillent le sombre passé familial de la victime. L'inspecteur-chef, lui, observe, écoute et tente de comprendre. Tout à son enquête, Ganache n'oublie pas qu'il a également ses propres ennemis au sein de la Sûreté du Québec et qu'il ne peut se fier à personne. Tandis qu'un vent mordant souffle sur Three Pines, une menace plus glaçante encore plane sur lui... Avec Actium molle, qui inaugurait la série des enquêtes d'Armand Gamache, Louise Penny a montré qu'elle occupait une place à part dans l'univers du roman policier. Ce deuxième volet le confirme.

Si ta première question, ami lecteur, est "Peut-on lire ce deuxième tome si on a pas lu le premier?", je te répondrais que oui, tu peux le lire, mais je ne te le conseille pas. Penny y fait des références mais les relations entre les personnages risqueraient de t'embrouiller la tête. Et ce serait dommage. En plus, le premier tome vaut la peine que tu t'y attardes, il est plutôt réussi. 
Oui le premier tome était réussi et le deuxième l'est un peu moins. On est toujours confortablement installés dans le froid canadien et ses personnages atypiques mais la fin de l'histoire m'a un peu gâchée l'intrigue. Mais Gamache vaut bien cette petite déception. Il est particulier Gamache, il a du cœur, il a des neurones et il fait bien son boulot. Fondamentalement intègre, il reste un homme avec ses convictions, ses principes et son vécu. Je ne peux pas m'empêcher de m'attendrir sur son sort. Mais la fin de "Sous la glace" m'a laissée perplexe. Je n'y ai pas cru une seule seconde. Toutefois, j'ai quand même apprécié le reste de ma lecture. Je vais donc continuer à suivre les aventures d'Armand. Mais peut-être avec moins d'entrain. A toi de voir, ami lecteur.




Top 10-----19/02/19

Le top 10 des lectures 2019 (so far)

1. Station Eleven (Emily St. John Mandel)
2. L'Outsider. (Stephen King)
3. Par le vent pleuré (Ron Rash)
4. La Lettre Ecarlate (Nathaniel Hawthorne)
5. ABC contre Poirot (Agatha Christie)
6. Geisha (Arthur Golden)
7. Il est de retour (Timur Vermes)
8. La Nostalgie Heureuse (Amélie Nothomb)
9. A l'hôtel Bertram (Agatha Christie)
10. A son image (Jérôme Ferrari)

"L'Outsider" Stephen King

"L'Outsider" Stephen King
Ed. Albin Michel 2019.
Titre en VO: "The Outsider" (2018)

Résumé: PARFOIS, LE MAL PREND LE VISAGE DU BIEN.
Le corps martyrisé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball, professeur d'anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.
Pourtant, malgré l'évidence, Terry Maitland affirme qu'il est innocent.
Et si c'était vrai ? 


D'abord, ami lecteur, si tu comptes lire la trilogie "Mr. Mercedes", je te conseille grandement de la lire avant de commencer '"L'Outsider". Tu risquerais un gros spoiler... Te voilà averti. 
Bon maintenant que cela est dit, on peut s'asseoir tranquille pour papoter de ce roman. 
Je fais partie des grands fans de Stephen King. Des très grands fans. De ceux qui ont été passablement déçus pendant toute une période ("Cellulaire" j'ai vraiment besoin de développer?)  Je continuais à le lire mais je commençais à décrocher de ses histoires qui ne me parlaient plus. Vint ensuite la période "nouvelles". Certes, avec cet auteur, on a toujours de temps en temps un recueil de nouvelles qui vient combler par-ci, par-là,  mais jusqu'à récemment, cela non plus ne fonctionnait plus. Les nouvelles semblaient provenir d'un tiroir oublié, tiens prends ça lecteur. Donc oui, King est un très grand auteur mais je peux également avoir une distance par rapport à ses ouvrages.Quand je n'aime pas, je n'aime pas, King ou pas. 
Donc... "L'Outsider". Je peux t'avouer, ami lecteur, que là, tout de suite, je suis en train de sourire. Pourquoi? Parce que je peux t'écrire cette chronique en te disant de filer chez ton libraire et de l'acheter ce roman. Parce que, oui, "L'Ouutsider" est un très bon bouquin. On retrouve la patte des débuts, des "Ça" pour l'histoire, "Shining" pour l'ambiance angoissante, "Carrie" pour la construction de personnages. On retrouve Stephen King dans ce qu'il fait de mieux: nous faire peur avec nos propres frayeurs. 
La trilogie Mercedes nous avait démontré que King pouvait nous emmener ailleurs (oui enfin, pas tout à fait, il a quand même pas pu s'empêcher de mettre une dose de surnaturel dans ses polars.... Mais tu m'auras comprise, ami lecteur) mais avec "L'Outsider", King nous prouve qu'il peut nous emmener, à nouveau, dans son monde si particulier où les croquemitaines sont prêts à nous dévorer. 
L'histoire tient la route, même si on pourrait critiquer "le grand méchant" qui en fait n'est qu'effleuré (Il n'a pas tort King, après tout, il n'y a qu'un seul Pennywise!) et une confrontation un peu faiblarde. Mais pour le reste, on s'y retrouve. On doute. On est certain de son fait. On redoute. On se demande ce qui est en train de se passer. On frissonne pour ces personnages à qui on s'est déjà attaché. On rencontre d'anciennes connaissances, on tourne les pages, vite, pour savoir. Et on referme le livre avec un sourire et un "et si?"
"L'Outsider" est sans doute le roman qui réconciliera King avec beaucoup de ses fans. Un tout grand King, un tout grand roman d'horreur. 

 


"Station Eleven" Emily St. John Mandel

"Station Eleven" Emily St. John Mandel
Ed Rivage 2018.
Parution en VO: 2014.

Résumé: Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…

"Station Eleven" est clairment un roman de science-fiction. Mais le genre de science-fiction qui fait froid dans le dos tant elle pourrait être plus prémonitoire que fictionnelle. L'histoire est simple: la grippe a décimé la population terrienne. Ne reste que quelques humains qui survivent tant bien que mal. Tout commence quand Arthur Leander meurt sur scène. C'est notre point d'ancrage dans le passé. C'est par la vie d'Arthur qu'on va découvrir les autres personnages, ce qu'ils sont devenus après la pandémie. Cette histoire nous permet de mettre en perspective notre vision de l'Humanité dans son ensemble. Certains mourront sans qu'on s'en soucie alors que Mandel nous attache à certains de ses personnages. Impossible de les lâcher. On veut savoir ce qu'il advient d'eux. Ce roman n'a pas la prétention de nous livrer un sens profond aux raisons de notre existence, il met juste en perspective la nature humaine et comment elle est conditionnée par ce qui nous arrive avant et pendant. Cela définit qui nous serons après.
Mandel, grâce à cette troupe itinérante, nous montre un monde brutal où chaque refuge pourrait potentiellement être synonyme de danger parfois mortel. Mais ce n'est pas réellement le sujet non plus, si tu veux savoir ce dont l'être humain est capable en cas de catastrophe, on te conseille plutôt "Walking Dead", ami lecteur. Ici, ce n'est pas le propos. Ici, on nous donne une réflexion sur le genre humain dans son ensemble. Tous les personnages sont liés sans vraiment le savoir. Et c'est surtout ce lien qui est observé. Eux, ils ne le savent pas. Nous, si. Et cela en devient addictif. On a besoin de savoir ce qu'il va leur arriver.
Mais au-delà de cette histoire rondement bien menée, ce qui ressort le plus de ce roman, c'est surtout la plume de Mandel. Elle est incroyablement poétique et, paradoxalement, d'une violence inouïe. Il y a une justesse dans les mots, une douceur dans cette dureté. Ce roman se lit tout seul, c'est fluide et agréable. Et en même temps, on sent comme un malaise à se poser comme spectateur, intrus dans ces vies en déroute.
Un pur régal. Un pur bonheur. Il entre directement dans mon top  10 de 2019. 



"ABC Contre Poirot" Agatha Christie

"ABC Contre Poirot" Agatha Christie
Ed. Le masque 2018.
Titre en VO: "The ABC Murders" (1936)

Résumé: Bien sûr, la retraite a ses charmes… Cependant, Hercule Poirot ne peut s’empêcher, de temps à autre, de reprendre du service, à condition, bien sûr, qu’il s’agisse d’une affaire hors du commun. Et quelque chose lui dit que cette curieuse lettre signée A.B.C. risque de stimuler ses petites cellules grises…

En ce qui me concerne, ami lecteur, "ABC Contre Poirot" est probablement dans mes romans préférés de Christie. Des meurtres qui semblent suivre une logique que seul un esprit malade pourrait concevoir et un détective qui  se met en tête de le mettre derrière les barreaux. Ici, ce qui est intéressant, c'est que Christie va donner toutes les informations à son lecteur et que pourtant, elle va le rouler dans la farine en même temps. Évidemment que cela ne pouvait pas être si simple. Ici, on se fait balader du début à la fin. Et que demander de plus à un roman policier? On a de quoi trouver le dénouement de l'intrigue seul mais on se laisse quand même surprendre. On s'attache à certains personnages et on se demande qui est donc ce mystérieux tueur ABC. Moi, j'ai adoré. J'y ai trouvé tout ce que je recherche quand je lis un Agatha Christie: un mystère bien épais, un Poirot déroutant, des personnages fouillés et une histoire crédible. Bref, oui "ABC contre Poirot" est définitivement un de mes Christie préféré.

mardi 29 janvier 2019

"Les enfants de la nuit" Frank Delaney

"Les enfants de la nuit" Frank Delaney
Ed. Le Cherche Midi 2010.
Titre en VO: "The Amethysts"(1998)

Résumé: Michael Newman, architecte londonien renommé, a vécu une relation passionnelle avec Madeleine, une femme fragile et mystérieuse, de quinze ans son aînée, dont il ne connaissait rien, ni son histoire ni son passé. Sans doute était-elle la femme de sa vie, mais il l'a compris trop tard : Madeleine a été assassinée dans d'étranges circonstances. Trois ans plus tard, Michael, qui ne s'est toujours pas remis de ce drame, prend quelques jours de repos dans un hôtel en Suisse. C'est là qu'il fait la connaissance d'un couple de riches hongrois, qui lui montrent quelques photos de la villa qu'ils sont en train de restaurer en Italie. Sur l'une d'entre elles, Michael reconnaît une tour Eiffel en améthyste, une pièce unique créée pour Madeleine, le seul objet dérobé par l'assassin après le meurtre. Dès lors, Michael, devenu la proie d'une série d'agressions, décide de lever le voile sur les secrets de Madeleine et de reprendre l'enquête sur sa mort. C'est le début d'un ténébreux voyage qui, de Londres à Venise en passant par New York et Athènes, le conduira au coeur du cauchemar nazi et de ses expériences les plus inhumaines. Dans un style à la puissance d'évocation remarquable, Les Enfants de la nuit pose des questions fondamentales sur la relation entre l'Histoire et les destinées individuelles, la nature du mal, les traumatismes et la résilience, sans jamais se départir d'un suspense qui bien vite tourne à l'obsession.

Cher ami lecteur, il m'aura fallu le week-end complet pour terminer ce pavé. Et honnêtement, j'ai très vite été dubitative. L'intrigue est longue et alambiquée et pourtant particulièrement facile à cerner. On comprend vite où Delaney veut en venir. Certes, il maîtrise assez bien les scènes difficiles à lire. Tortures aussi bien psychologique que physique; des expériences rebutantes et particulièrement malsaines. Oui, on ne peut pas rester indifférent au propos de Delaney. Malheureusement, ce qui aurait pu être un bon roman n'est as aidé par des personnages lisses. Michael en particulier ne m'a absolument pas touchée. Je n'y ai pas cru à son histoire. Il ne m'a pas donné de tendresse pour Madeleine. Bref, Delaney n'est pas parvenu, pour moi, à nous livrer une histoire, portée par des personnages qui vaille réellement la peine de s'y attarder. Mais comme je déteste abandonner des romans, j'ai continué envers et contre tout. Et même en lui donnant sa chance, pas moyen de vraiment entrer dans ce roman qui était pourtant prometteur. 
Première grosse déception de l'année. 

jeudi 24 janvier 2019

"Par le vent pleuré" Ron Rash

"Par le vent pleuré" Ron Rash 
 Ed. Seuil 2017..
Titre en VO: "The Risen" (2016)

Résumé: Dans une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d’ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s’appelait Ligeia, et personne n’avait plus entendu parler d’elle depuis un demi-siècle. 1967 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l’insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C’est l’époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d’un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations. Le temps d’une saison, la jeune fille bouleversera de fond en comble leur relation, leur vision du monde, et scellera à jamais leur destin – avant de disparaître aussi subitement qu’elle était apparue. À son macabre retour, les deux frères vont devoir rendre des comptes au fantôme de leur passé, et à leur propre conscience, rejouant sur fond de paysages grandioses l’éternelle confrontation d’Abel et de Caïn.

Nous sommes le 24 Janvier 2019, et voici mon premier coup de cœur de l'année. Il y a des romans dont on ne peut expliquer l'effet qu'ils ont sur nous. Je me suis engouffrée dans ce roman. Je me suis plongée et je n'en suis pas sortie indemne. Ce n'est pas vraiment l'histoire en elle-même. Deux frères et une jeune fille. On retrouve les ossements de cette dernières près de cinquante ans plus tard. Que s'est-il passé? Simple non? Mais pourtant, ami lecteur, si l'histoire n'est pas extraordinaire et si, honnêtement, la fin n'est pas spectaculaire non plus, on ne peut que porter aux nues l'écriture de Ron Rash. Ce natif de de la Caroline du Sud nous emporte dans son monde rugueux et empli d'injustices. On découvre Bill et Eugene, deux frères que pratiquement tout oppose, sauf la haine qu'ils portent à leur grand-père tyrannique. On aurait presque envie de les sauver même si on sait que c'est déjà trop tard. Ils ont déjà été cramés par la vie, par cet été où tout va changer. Si Bill semble s'en être mieux sorti que son frère, devenu alcoolique, on découvre, au fil des pages, que Bill est tout aussi endommagé que Eugene. Roman d'initiation, on se laisse emporter dans cette Amérique que Rash construit et déconstruit. On sait que Ligeia les manipule. Mais on ne peut s'empêcher d'être attaché à cette adolescente en perdition. Ils vont tous couler à leur manière, rattrapés par le monde des adultes. Les enfants d'hier sont devenus des hommes accablés par la vie. L'un sombre, l'autre donne le change. Mais au final, ils sont plus semblables qu'ils ne le croient. La vie les a séparé. Cet été aura mis une distance infranchissable entre eux. Et pourtant... 
L'écriture de Rash est phénoménale et le classe dans les meilleurs écrivains américains de ces vingt dernières années. C'est à regret qu'on referme ce livre. On aurait encore voulu rester quelques instants aux bords de cette rivière. Mais le temps nous a rattrapé aussi. Un pur bijou. Tu l'auras compris, ami lecteur, celui-ci, je l'ai adoré.

"A l'hôtel Bertram" Agatha Christie

"A l'hôtel Bertram" Agatha Christie
Ed. du Masque 2015.
Titre en VO: "At Bertram's Hotel" (1965)

Résumé: Ah ! Les muffins de l'hôtel Bertram...
Ils n'ont pas leur pareil. Non plus que le thé, le personnel stylé et les clients, ladies respectables, ecclésiastiques et officiers en retraite qui viennent y retrouver l'atmosphère d'antan... Vraiment, l'hôtel Bertram est plus victorien que nature, et Miss Marple se réjouit d'y passer une semaine. Et pourtant, quelques détails la troublent : cette jeune fille, Elvira, qui s'est amourachée d'un pilote de course peu recommandable, sa mère, une aventurière décidée, et ce pauvre chanoine Pennyfather qui disparaît...
Il est bien étourdi, mais tout de même... Décidément, tout n'est peut-être pas aussi paisible et feutré qu'il y parait... à l'hôtel Bertram.

Il n'y a pas meilleur temps que de la neige et un froid glacial pour se complaire sous un plaid avec un bon Agatha Christie. C'est une belle phrase d'entame, tu ne trouves pas, ami lecteur? Non parce que, soyons francs, il n'y a pas meilleur temps qu'un soleil de plomb et une piscine pour se complaire sur une chaise longue avec un bon Agatha Christie... L'auteure convient en toute saison. Par contre, ce que tu ne sais peut-être pas, ami lecteur, c'est que je souffre du symptôme "christien" du "j'adore" ou "je déteste" les romans de Agatha Christie. C'est tout ou rien. Je suis comme ça moi, intransigeante (je sais, je me mens) Enfin bref, qu'en est-il de celui-ci? "A l'hôtel Bertram"? Si je suis moins fan de la saga Marple (ben oui, je suis belge alors forcément, Poirot et moi, c'est une grande histoire d'amour) "A l'hôtel Bertram" m'a beaucoup plu. Au-delà des personnages très atypiques et particulièrement attachants, c'est surtout l'ambiance de cet hôtel qui a tout fait pour moi dans ce roman. J'ai eu envie de m'y installer pour quelques jours. Un hôtel hors du temps et aux coutumes d'un autre siècle. Et ce Pennyfather, tête en l'air s'il en est. Et que dire de la plume de Christie qui n'ait pas déjà été dit? Ce roman est confortable. J'ai aimé m'installer dans cette histoire et me laisser porter par cette intrigue bien menée. Je n'ai même pas essayer de trouver la solution par moi-même (toi aussi tu as cette manie, ami lecteur?) Je me suis juste laissée emportée à l'hôtel Bertram. J'espère que toi aussi tu t'y plairas. Bonne lecture à toi, ami lecteur.

"Il est de retour" de Timur Vermes

"Il est de retour" Timur Vermes. 
Ed 10/18 2015;
Titre en VO: Er ist wieder da (2012)

Résumé: A Berlin, en 2011. Soixante-six ans après sa disparition, Hitler se réveille dans un terrain vague de Berlin. Et il n'est pas content : quoi, plus personne ne fait le salut nazi ? L'Allemagne ne rayonne plus sur l'Europe ? Tous ces Turcs qui ont pignon sur rue sont venus de leur plein gré ? Et, surtout, c'est une FEMME qui dirige le pays ? Il est temps d'agir. Le Führer est de retour et va remettre le pays dans le droit chemin. Et pour ça, il lui faut une tribune. Ca tombe bien, une équipe de télé, par l'odeur du bon filon alléchée, est toute prête à la lui fournir. La machine médiatique s'emballe et bientôt, le pays ne parle plus que de ça. Pensez-vous, cet homme ne dit pas que des âneries ! En voilà un au moins qui ne mâche pas ses mots. Et ça fait du bien, en ces temps de crise... Hitler est ravi qui n'en demandait pas tant. Il le sent, le pays est prêt. Reste pour lui à porter l'estocade qui lui permettra d'accomplir enfin ce qu'il n'avait pu achever...

 Je sais ce que tu te dis, ami lecteur, il y a certainement des livres plus drôles que celui-là pour te divertir. Et dans un sens, tu as raison. Entrevoir un retour de Hitler dans une Allemagne (et une Europe au sens large) déchirée par les conflits socio-économiques et où les nationalismes et les extrémismes de tous bords montent en puissance, c'est vrai qu'il y a plus relaxant. Mais là où tu as tort, c'est que ce livre est drôle. Enfin, on s'entend, tu ne vas pas te claquer les cuisses en t'esclaffant que, finalement, ce bon Adolf est un comique de premier ordre. Par contre, si tu te laisses prendre au jeu, tu vas sans doute le trouver intelligent ce bouquin et tu vas te retrouver à le dévorer. En tout cas, moi c'est ce que j'ai fait. Beaucoup de personnes trouvent que le roman est un peu trop répétitif. C'est vrai, mais la répétition se trouve dans le quiproquo des personnages qui ignorent tous qu'ils ont en face d'eux le vrai Hitler et non pas un comédien qui tente de créer le buzz. Alors forcément, Adolf, il doit se répéter car ils ne semblent pas piger l'importance de son discours. Ils pensent que ce n'est qu'un clown. Et c'est vrai, au final, ce type a toujours été un clown. Mais à force d'en rire, certains trouvent que peut-être, il n'a pas si tort que ça. Alors certains commencent à acquiescer à son discours. Ca sonne comme une histoire que tu as déjà entendue, pas vrai? Et c'est là que réside toute l'intelligence de ce roman. On apprend rien de nos erreurs. Vermes aurait pu choisir de critiquer la montée du racisme et de la xénophobie d'une manière différente mais ça a déjà été fait, plusieurs fois. Lui, il décide d'y aller fort, il te ramène Hitler. 
Bon, on ne va pas se mentir, oui, ce roman a quand même quelques défauts. Déjà, Hitler, il se réveille, juste comme ça. Pas d'explication. Il se réveille en 2011 et puis c'est tout. Tu te démerdes avec ça. Mais bon, passons, nous non plus on aurait pas su comment le ramener sans plonger dans un thriller politico-scientifico-blablatico. Alors peut-être que c'était voulu, que Vermes voulait juste illustrer son propos avec le plus grand monstre de notre Histoire contemporaine. Moi, ça me va, mais je comprend que ça puisse rebuter. C'est vrai qu'il y a beaucoup de répétitions. Mais je suis de ces lecteurs que les répétitions ne dérangent pas. Et au final, ce qui est le plus décevant dans ce roman, c'est sa fin. Tu verras, c'est une fin ouverte. Et moi, je n'aime pas trop les fins ouvertes sur ce genre de sujet, je trouve ça dangereux que quelqu'un, dans son salon, puisse s'imaginer la suite.Mais bon, les racistes, homophobes, misogynes et leurs amis n'ont pas besoin de Vermes pour s'imaginer un monde où ils règneraient en maîtres sur les autres. Ils n'ont pas besoin de ce bouquin non plus. Par contre, si tu connais des gens qui sont assez malins  pour comprendre cette critique viscérale et intelligente, n'hésite pas à leur conseiller ce livre. Vermes prévient qu'aujourd'hui, on a même pas besoin d'être Hitler pour dire des âneries et qu'il y aura toujours des imbéciles pour tendre l'oreille. 
 

mercredi 23 janvier 2019

"Agatha Raisin: Vacances tous risques" MC Beaton

"Agatha Raisin: Vacances tous risques" MC Beaton
Ed. Albin Michel 2017.
Titre en VO: "Agatha Raisin and the terrible tourist" (1997)

- Agatha Raisin enquête: la quiche fatale. 
- Agatha Raisin enquête: remède de cheval. 
-Agatha Raisin enquête: pas de pot pour la jardinière. 
-Agatha Raisin enquête: randonnée mortelle.
- Agatha Raisni enquête: pour le meilleur et pour le pire.

Résumé:  God damned ! Voilà que James Lacey, le charmant voisin d'Agatha Raisin, a disparu ! Renonçant à lui passer la bague au doigt, comme il le lui avait promis. C'est mal connaître Agatha. Délaissant son village des Cotswolds pour Chypre, où James et elle avaient prévu de célébrer leur lune de miel, elle part sur les traces de l'élu de son coeur, bien décidée à lui remettre la main dessus ! Mais à peine l'a-t-elle retrouvé, pas le temps de s'expliquer : une touriste britannique est tuée sous leurs yeux. Fidèle à sa réputation, Agatha se lance dans l'enquête, quitte à laisser filer James, las de ses excentricités...


Ce qui devait arriver, arriva. Il fallait bien qu'un Agatha Raisin me déçoive un peu. Et c'est le cas pour celui-ci. Agatha m'a agacée du début à la fin. Déjà que je n'aimais pas James, ce tome ne va pas m'aider à l'apprécier davantage. L'intrigue en elle-même est assez réussie mais les relations Agatha-James prennent le dessus. Et malheureusement, cela ne sauve pas ce tome. Tu auras envie de secouer ta bonne vieille Agatha, mon ami lecteur. Tu vas souvent lever les yeux au ciel en écoutant les arguments d'Agatha. Oh bien sûr, tu comprendras parfois son comportement, mais tu voudras qu'elle tourne la page. Est-ce que tu vas aimer l'intrigue policière? Oui, probablement, mais bon sang que le reste va t'agacer. Là tu te demandes si ça vaut bien la peine de le lire ce roman, au final. Et là, je vais te répondre franchement: oui, tu vas le lire puisque tu es sûr que ce n'est qu'un faux pas et que la suite de la saga va se reprendre. Je suis comme toi, c'est tout ce que j'espère. 


Extrait (semaine 4)

"Il y a une volupté à se faire des reproches à soi-même. Quand nous nous condamnons, nous sentons que personne n'a plus le droit de nous condamner. C'est la confession et non le prêtre qui nous donne l'absolution"
"Le Portrait de Dorian Gray", Oscar Wilde (1890) 

"Agatha Raisin: Pour le meilleur et pour le pire" MC Beaton

"Agatha Raisin: Pour le meilleur et pour le pire" MC Beaton
Ed Albin Michel 2017. 
Titre en VO: "Agatha Raisin and the murderous marriage" (1997)

 Titres parus avant ce tome

- Agatha Raisin enquête: la quiche fatale. 
- Agatha Raisin enquête: remède de cheval. 
-Agatha Raisin enquête: pas de pot pour la jardinière. 
-Agatha Raisin enquête: randonnée mortelle.

Résumé: Incroyable mais vrai : James Lacey, le célibataire le plus convoité des Cotswolds, a cédé au charme de sa voisine, la pétillante quinqua Agatha Raisin ! Hélas, le conte de fées est de courte durée : au moment où les tourtereaux s'apprêtent à dire "oui", Jimmy, l'ex-mari d'Agatha, surgit en pleine cérémonie... Furieux de découvrir que sa future femme est déjà unie à un autre, James abandonne Agatha, désespérée, au pied de l'autel. Le lendemain, Jimmy est retrouvé mort au fond d'un fossé. Suspect n°1, le couple Agatha-James se reforme le temps d'une enquête pour laver leur réputation et faire la lumière sur cette affaire.

Agatha va se marier! Avec James! (je ne l'aime pas trop lui) C'était sans compter la réapparition de Jimmy, son mari. Non pas que notre bonne vieille Agatha soit bigame, non, elle le pensait mort, noyé dans sa propre vodka. bon, elle aurait sans doute du vérifier. Parce qu'au moment de dire "oui", Jimmy réapparait et ruine la fête. Et bien évidemment, Jimmy se fait tuer. Un emmerdeur jusqu'au bout ce Jimmy. Et qui est suspect? ben Agatha, évidemment. Il va donc falloir laver son honneur en compagnie de James, qui devient de plus en plus antipathique en ce qui me concerne. Je ne vois vraiment pas ce qu'elle lui trouve à ce pisse-vinaigre égocentrique.
Pour la première fois, on va rencontrer Agatha dans ce qu'elle a de plus vulnérable, elle va t'agacer avec son james, ami lecteur, crois-moi. Mais on retrouve bien la patte Beaton qui fonctionne toujours aussi bien. On est toujours dans cette Angleterre intimiste et totalement voyeuriste. Ces gens n'ont pas de voisins, ils ont des espions. L'intrigue est bien ficelée et on se laisse à nouveau avoir par l'auteure qui nous livre un roman bien agréable à lire. Détente assurée. 



"Geisha" Arthur Golden

"Geisha" Arthur Golden
Ed. JC Lattès 2006.
Titre en VO: "Memoirs of  Geisha" (1997)

Résumé: À neuf ans, dans le Japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto.
Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs.
Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour...Écrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman. Il nous entraîne au cœur d'un univers exotique où se mêlent érotisme et perversité, cruauté et raffinement, séduction et mystère.

Je ne vais pas mentir, je ne suis pas une de ces fans du Japon qui ne jure que par la culture nippone. J'aime bien les mangas mais vous ne me ferez pas manger de sushis et la culture japonaise me passe un peu au-dessus de la tête. Alors, je me suis surprise moi-même de choisir ce bouquin à la bibliothèque. Et je ne le regrette vraiment pas. J'ai eu un peu peur au début, je n'accrochais pas vraiment. Un peu longuet et je ne voyais pas où Golden voulait m'emmener. Et ensuite, sans que je ne m'en rende compte, impossible de le lâcher ce roman. Déjà, le style. Golden a ce petit quelque chose en plus. Son écriture est parfois plus intéressante que son sujet. Ses tournures de phrases sont élégantes même lorsqu'il écrit une situation peu réjouissante. 
Qu'on soit bien clair, Golden nous dépeint un univers où la femme est objet d'ornement et objet sexuel. On aura beau s'extasier sur la beauté d'un kimono, le sujet est dur. 
Le pire est peut-être que les hommes ne sont pas vraiment l'objet de ce roman. Ce sont plus les rivalités entre geishas, les sacrifices du statut et la discipline engendrée par cette culture de geishas. 
On entre dans un autre temps. Dans un autre système de pensées. Une autre culture. 
Et j'aurais du, en toute logique, détester ce roman. Et pourtant, non, j'ai adoré. Golden y est sans doute pour beaucoup car sa plume est splendide. On en vient à développer de l'empathie pour Sayuri. Oui, on a envie que cette petite fille s'en sorte malgré ce qu'elle sera obligée de faire pour se sortir de son destin pourri. Elle deviendra une grande geisha, on le sait depuis le début. Pas par choix mais pas nécessité, et c'est en cela que le roman est puissant. On  ne parle pas ici de volonté de devenir une geisha. Non, on parle d'une petite fille qui n'a d'autre choix que celui-là pour pouvoir s'en sortir. Elle est obligée de vendre son corps au plus offrant,elle est obligée de sourire alors qu'elle hurle de l'intérieur. Ce n'est pas sa volonté, elle ne l'a pas choisi et pourtant elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour tirer le meilleur d'une situation loin d'être enviable. C'est cette ténacité et cette volonté de s'en sortir malgré tout qui fait de roman de Golden un véritable chef-d’œuvre de la littérature américaine moderne. A toi de jouer, ami lecteur. Ce ne sera pas une lecture facile, tu seras souvent en colère, mais, promis, tu aimeras cette petite Sayuri et son combat deviendra le tien.  

"La Nostalgie Heureuse" Amélie Nothomb

"La Nostalgie Heureuse" Amélie Nothomb 
Ed. Albin Michel 2013. 

Résumé: Amélie Nothomb retourne au Japon. Aussi simple que cela.

Ma relation avec Amélie Nothomb a toujours été assez chaotique. Ce n'est pas de sa faute. Et ce n'est pas la mienne. Non c'est la faute de mon professeur de français qui pour "introduction à la littérature belge" nous a confié "La Métaphysique des tubes". Pas que le roman ne soit pas bon, mais quand tu ne connais pas bien Amélie Nothomb, la rencontre est brutale. 
Shame! Shame! Shame! donc à ce professeur qui aurait pu nous choisir "Stupeur et Tremblements" paru l'année d'avant. 
J'ai donc eu un blocage "nothombien" pendant des années. Mais je me suis guérie entre temps, et maintenant, je fais partie de ses lecteurs fidèles. C'est toujours court et bien mesuré. Le mot est choisi et élève le texte. Nothomb traite de sujets sombres avec légèreté et intelligence. C'est toujours un petit plaisir d'ouvrir un de ses romans et de se demander ce que l'auteure nous prépare cette fois-ci. 
Et "La Nostalgie Heureuse" ne déroge pas à la règle. Nothomb repart pour le Japon de son enfance et est confrontée au temps qui est passé. Il est passé pour le Japon mais il est aussi passé pour elle. Elle n'a plus cet œil de l'enfant qui découvre mais celui de l'adulte qui constate. Tout change, qu'on le veuille ou pas. On peut se retourner avec mélancolie et tristesse parfois. Les regrets changent nos souvenirs. Mais au Japon, il existe une autre nostalgie que la nôtre, la nostalgie heureuse. Celle qui nous fait sourire, qui diffuse un peu de chaleur dans nos cœurs. C'est à cette nostalgie heureuse que  Nothomb nous introduit. On sourit, souvent. On rit, franchement. Tu seras envahi par tes propres souvenirs, ami lecteur. Tu repenseras à ces moments clés pour toi et tu parviendras à mettre un nom sur le sentiment que tu éprouveras. "La Nostalgie Heureuse". Bonne lecture à toi et laisse toi envahir par cette souriante mélancolie.

"Agatha Raisin enquête: Randonnée Mortelle" M.C. Beaton

"Agatha Raisin enquête: Randonnée Mortelle" MC Beaton 
Ed. Albin Michel 2016.
Titre en VO: "Agatha Raisin, And the walkers of Dembley"(1995)
Titres parus avant ce tome
- Agatha Raisin enquête: la quiche fatale. 
- Agatha Raisin enquête: remède de cheval. 
-Agatha Raisin enquête: pas de pot pour la jardinière. 


Résumé: Après un séjour de six mois à Londres, Agatha retrouve enfin ses chères Cotswolds - et le non moins cher James Lacey. Même si le retour au bercail de son entreprenante voisine ne donne pas l'impression d'enthousiasmer particulièrement le célibataire le plus convoité de Carsely.
Heureusement, Agatha est très vite happée par son sport favori : la résolution d'affaires criminelles. Comme le meurtre d'une certaine Jessica, qui militait pour le droit de passage de son club de randonneurs dans les propriétés privées des environs.
Les pistes ne manquent pas : plusieurs membres du club et quelques propriétaires terriens avaient peut-être de bonnes raisons de souhaiter sa disparition. Mais la piste d'un tueur se perd aussi facilement que la tête ou... la vie !

Bon, comme tu l'auras déjà compris, avec ce blog, je commence à partir de 2019. Et malheureusement pour cette vieille Agatha, j'avais commencé la saga en 2018. Même si les tomes cette saga pourraient se lire indépendamment les uns des autres, il est quand même plus agréable de les lire dans l'ordre. Donc...
Previously on Agatha Raisin: Agatha vient de prendre sa retraite de l'agence de communication qu'elle a fondée, après avoir quitté Jimmy, son ivrogne de mari. Elle s'installe dans une maison d'un petit village anglais. Où elle s'ennuie presque immédiatement. Son attention est attirée par son voisin James Lacey qui lui, ne semble pas s'en soucier. Une chose à savoir en ce qui concerne notre retraitée: où qu'elle aille et où qu'elle soit, un meurtre se produit. Que s'est-il passé dans les tomes précédents? Des meurtres, tous résolus. Un rapprochement entre Agatha et les villageois. James? Au point mort. En sachant tout cela, on devrait s'en sortir pour cette chronique.

Donc voici le quatrième tome des aventures d'Agatha, la Jessica Fletcher bad-ass de MC Beaton. Dans ce tome, tu aller faire des randonnées avec notre retraitée. Petit détail intéressant, James et elle vont devoir faire semblant d'être mariés. Ce qui ravivera tout ceux qui adorent ce couple. Pour ma part, je ne suis pas très fan de James donc, c'est devenu assez secondaire en ce qui me concerne. Les trois premiers tomes avaient un niveau assez exceptionnel et le quatrième est de la même veine. On entre dans ce groupe de randonneurs en se demandant qui a le gène du meurtre. Et bien évidemment, tous l'ont. Mais encore une fois, Beaton va nous avoir en beauté et la fin sera inattendue.
Lire Agatha Raisin, c'est entrer au Red Lion avec elle, commandant une pinte en espionnant les conversations des autres habitants. C'est aussi se reposer un moment dans un petit cottage anglais, un thé à la main. C'est de la détente pure. Si tu as un peu le cafard, mon ami lecteur, ferme toutes tes portes, mets toi sous un plaid avec une tasse de thé et des biscuits. Prépares toi bien et ouvre un Agatha Raisin, tu verras, ça fait du bien.

"La Lettre écarlate" Nathaniel Hawthorne

"La Lettre écarlate"de Nathaniel Hawthorne
Ed. Folio 1977.
Titre en VO: The Scarlet Letter (1850)

Résumé: La lettre écarlate, c'est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l'Amérique du puritanisme obsessionnel de l'époque coloniale.
Trois personnages : Hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. Arthur Dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à Boston l'enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par Hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. Chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu'à la folie et la mort.


Parfois, on peut se plaindre des classiques en soulignant que le sujet n'est plus d'actualité ou que l'écriture est un peu trop alambiquée pour qu'on puisse vraiment prendre le roman en main. Et bien, pas de bol, parce qu'ici, tu ne pourras utiliser aucune de ces excuses. Le sujet est "la femme adultère et le société qui la juge". Mais en fait, non. C'est beaucoup plus profond que ça et c'est justement pour ça que "La Lettre écarlate" est terriblement actuel. On force cette femme adultère à porter un A écarlate sur sa poitrine afin que tout le monde sache qu'elle a péché. Hawthorne nous dépeint une femme forte qui porte sa lettre, non avec honte, mais avec défi. Et elle a raison, car même à l'époque d'Hawthorne, un bébé, ça ne se fait pas toute seule. Mais elle sera seule coupable, en refusant de révéler l'identité du père. Tu vois, mon ami lecteur, Hawthorne est un peu une sorte de féministe du 19ème siècle. Parce que les hommes de ce roman sont faibles ou revanchards.Hester garde la tête haute pendant que les personnages masculins intriguent ou s'écroulent. Dans une Amérique puritaine, tu m'étonnes que ce roman a jeté un grand froid. Tu comprends maintenant pourquoi les vêtements de "la servante écarlate" sont de cette couleur? 
Tous les personnages vont payer le tribut de leurs fautes. Que cela soit via Pearl, la fille illégitime d'Hester, que par leur conscience ou les intrigues dans lesquels ils se sont compromis. 
"La Lettre écarlate" est un classique écrit il y a plus de 150, et pourtant il reste actuel et résonne comme un avertissement. Ne juge pas les autres et tu ne  seras pas jugé. Et puis, même si tu l'es, jugé, garde la tête haute et fais ce qu'il te semble juste de faire. Mais gardes à l'esprit que tout se paie un jour et qu"il faudra également être prêt à payer tes dettes. 
Sur fond de religion extrême, de puritanisme à son apogée, Hawthorne nous offre un acte de résistance. La seule erreur est de confondre résistance et arrogance. La différence entre les deux pourrait t'être fatale. 
Un classique à lire et à relire. 

"A son image" de Jérôme Ferrari

"A son image" de Jérome Ferrari.
Ed. Acte Sud. 2018.

Résumé: 
Par une soirée d’août, Antonia, flânant sur le port de Calvi après un samedi passé à immortaliser les festivités d’un ma­riage sous l’objectif de son appareil photo, croise un groupe de légionnaires parmi lesquels elle reconnaît Dragan, jadis rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Après des heures d’ardente conversation, la jeune femme, bien qu’épuisée, décide de rejoindre le sud de l’île, où elle réside. Une embardée précipite sa voiture dans un ravin : elle est tuée sur le coup.
L’office funèbre de la défunte sera célébré par un prêtre qui n’est autre que son oncle et parrain, lequel, pour faire rempart à son infinie tristesse, s’est promis de s’en tenir stric­tement aux règles édictées par la liturgie. Mais, dans la four­naise de la petite église, les images déferlent de toutes les mémoires, reconstituant la trajectoire de l’adolescente qui s’est rêvée en photographe, de la jeune fille qui, au milieu des années 1980, s’est jetée dans les bras d’un trop séduisant militant nationaliste avant de se résoudre à travailler pour un quotidien local où le “reportage photographique” ne sem­blait obéir à d’autres fins que celles de perpétuer une collec­tivité insulaire mise à mal par les luttes sanglantes entre clans nationalistes.
C’est lasse de cette vie qu’Antonia, succombant à la tenta­tion de s’inventer une vocation, décide, en 1991, de partir pour l’ex-Yougoslavie, attirée, comme tant d’autres avant elle, dans le champ magnétique de la guerre, cet irreprésentable.
De l’échec de l’individu à l’examen douloureux des apories de toute représentation, Jérôme Ferrari explore, avec ce roman bouleversant d’humanité, les liens ambigus qu’entre­tiennent l’image, la photographie, le réel et la mort.


C'est un peu par hasard que j'ai lu ce roman. J'avais besoin de me vider  la tête et de lire un texte court. Je l'ai lu d'une traite. Avide de connaître la suite. La suite et non pas la fin, car la fin, nous la connaissons. Antonia est morte, c'est un fait. On assiste à son enterrement. Mais Ferrari va lui offrir des funérailles où chacun ressentira la force de la vie d'Antonia. Ceux qui l'ont connue, mais toi aussi lecteur, tu seras happé dans son histoire. On s'avance donc dans sa vie, vers la tragédie déjà annoncées. Antonia était photographe et c'est par le prisme de son objectif que chacun va la raconter et toi la rencontrer. Tu la jugeras parfois mais au fond, tu te laisseras envahir par son essence. C'est qu'elle en a vécu des choses Antonia. Et tu vas les vivre avec elle. Ses douleurs. Ses joies. Ses doutes. Et tu vas t'attacher à ce personnage qui a déjà pourtant quitté la pièce. 
Si c'est parfois un peu long,  ce n'est jamais morne. Ferrari et sa plume nous envolent et même si parfois, on est moins intéressé, au détours d'une phrase, Ferrari jette une phrase qui te touchera au coeur. 
Parfois il faut laisser le hasard opérer.

A lire Et vite.