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mercredi 23 janvier 2019

"Geisha" Arthur Golden

"Geisha" Arthur Golden
Ed. JC Lattès 2006.
Titre en VO: "Memoirs of  Geisha" (1997)

Résumé: À neuf ans, dans le Japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto.
Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs.
Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour...Écrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman. Il nous entraîne au cœur d'un univers exotique où se mêlent érotisme et perversité, cruauté et raffinement, séduction et mystère.

Je ne vais pas mentir, je ne suis pas une de ces fans du Japon qui ne jure que par la culture nippone. J'aime bien les mangas mais vous ne me ferez pas manger de sushis et la culture japonaise me passe un peu au-dessus de la tête. Alors, je me suis surprise moi-même de choisir ce bouquin à la bibliothèque. Et je ne le regrette vraiment pas. J'ai eu un peu peur au début, je n'accrochais pas vraiment. Un peu longuet et je ne voyais pas où Golden voulait m'emmener. Et ensuite, sans que je ne m'en rende compte, impossible de le lâcher ce roman. Déjà, le style. Golden a ce petit quelque chose en plus. Son écriture est parfois plus intéressante que son sujet. Ses tournures de phrases sont élégantes même lorsqu'il écrit une situation peu réjouissante. 
Qu'on soit bien clair, Golden nous dépeint un univers où la femme est objet d'ornement et objet sexuel. On aura beau s'extasier sur la beauté d'un kimono, le sujet est dur. 
Le pire est peut-être que les hommes ne sont pas vraiment l'objet de ce roman. Ce sont plus les rivalités entre geishas, les sacrifices du statut et la discipline engendrée par cette culture de geishas. 
On entre dans un autre temps. Dans un autre système de pensées. Une autre culture. 
Et j'aurais du, en toute logique, détester ce roman. Et pourtant, non, j'ai adoré. Golden y est sans doute pour beaucoup car sa plume est splendide. On en vient à développer de l'empathie pour Sayuri. Oui, on a envie que cette petite fille s'en sorte malgré ce qu'elle sera obligée de faire pour se sortir de son destin pourri. Elle deviendra une grande geisha, on le sait depuis le début. Pas par choix mais pas nécessité, et c'est en cela que le roman est puissant. On  ne parle pas ici de volonté de devenir une geisha. Non, on parle d'une petite fille qui n'a d'autre choix que celui-là pour pouvoir s'en sortir. Elle est obligée de vendre son corps au plus offrant,elle est obligée de sourire alors qu'elle hurle de l'intérieur. Ce n'est pas sa volonté, elle ne l'a pas choisi et pourtant elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour tirer le meilleur d'une situation loin d'être enviable. C'est cette ténacité et cette volonté de s'en sortir malgré tout qui fait de roman de Golden un véritable chef-d’œuvre de la littérature américaine moderne. A toi de jouer, ami lecteur. Ce ne sera pas une lecture facile, tu seras souvent en colère, mais, promis, tu aimeras cette petite Sayuri et son combat deviendra le tien.  

2 commentaires:

  1. Merci, vous avez très bien résumé les sentiments que l'ont ressent dans ce livre magnifique. Alors un grand MERCI. Bonne lecture à vous.

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  2. Merci à vous pour votre avis. Une bien belle soirée à vous, emplie de lecture.

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