Rechercher dans ce blog

mardi 19 février 2019

Extrait (semaine 8)

"Il y a toutefois, en notre nature, une merveilleuse, une miséricordieuse disposition qui veut que nous ne nous rendions jamais compte de l'intensité d'une souffrance pendant que nous l'endurons, mais ensuite seulement, d'après les élancements que nous en laisse le contrecoup"

"La Lettre écarlate"- Nathaniel Hawthorne

"Sous la glace" Louise Penny

"Sous la glace" Louise Penny 
Ed. Babel 2013.
Titre en VO: "A Fatal Grace" (2007)
Fait partie de la saga Armand Gamache:
1. "Nature Morte"
2. "Sous la glace"

Résumé: L'hiver a enveloppé de neige le charmant petit village de Three Pines, et toute la communauté s'apprête à fêter Noël. Mais lors de la traditionnelle partie de curling qui a lieu tous les ans sur le lac gelé, une spectatrice est mystérieusement électrocutée. Un peu plus d'un an après sa première enquête à Three Pines, l'inspecteur-chef Armand Gamache revient avec son équipe de l'escouade des homicides. Il ne lui faut pas longtemps pour s'apercevoir que la victime ne manquera pas à grand monde. D'ailleurs, personne ne l'a vue se faire électrocuter. Pourtant tout le village était là, il y a donc forcément eu des témoins... Et puis qui était cette CC de Poitiers, à la fois prêtresse auto-proclamée du développement personnel et femme haïe de tous ? Pourquoi était-elle venue s'installer clans la vieille maison abandonnée sur la colline, un lieu marqué au fer de la violence et du meurtre, où Gamache lui-même a failli perdre la vie l'année précédente ? Méthodiquement, ses hommes fouillent le sombre passé familial de la victime. L'inspecteur-chef, lui, observe, écoute et tente de comprendre. Tout à son enquête, Ganache n'oublie pas qu'il a également ses propres ennemis au sein de la Sûreté du Québec et qu'il ne peut se fier à personne. Tandis qu'un vent mordant souffle sur Three Pines, une menace plus glaçante encore plane sur lui... Avec Actium molle, qui inaugurait la série des enquêtes d'Armand Gamache, Louise Penny a montré qu'elle occupait une place à part dans l'univers du roman policier. Ce deuxième volet le confirme.

Si ta première question, ami lecteur, est "Peut-on lire ce deuxième tome si on a pas lu le premier?", je te répondrais que oui, tu peux le lire, mais je ne te le conseille pas. Penny y fait des références mais les relations entre les personnages risqueraient de t'embrouiller la tête. Et ce serait dommage. En plus, le premier tome vaut la peine que tu t'y attardes, il est plutôt réussi. 
Oui le premier tome était réussi et le deuxième l'est un peu moins. On est toujours confortablement installés dans le froid canadien et ses personnages atypiques mais la fin de l'histoire m'a un peu gâchée l'intrigue. Mais Gamache vaut bien cette petite déception. Il est particulier Gamache, il a du cœur, il a des neurones et il fait bien son boulot. Fondamentalement intègre, il reste un homme avec ses convictions, ses principes et son vécu. Je ne peux pas m'empêcher de m'attendrir sur son sort. Mais la fin de "Sous la glace" m'a laissée perplexe. Je n'y ai pas cru une seule seconde. Toutefois, j'ai quand même apprécié le reste de ma lecture. Je vais donc continuer à suivre les aventures d'Armand. Mais peut-être avec moins d'entrain. A toi de voir, ami lecteur.




Top 10-----19/02/19

Le top 10 des lectures 2019 (so far)

1. Station Eleven (Emily St. John Mandel)
2. L'Outsider. (Stephen King)
3. Par le vent pleuré (Ron Rash)
4. La Lettre Ecarlate (Nathaniel Hawthorne)
5. ABC contre Poirot (Agatha Christie)
6. Geisha (Arthur Golden)
7. Il est de retour (Timur Vermes)
8. La Nostalgie Heureuse (Amélie Nothomb)
9. A l'hôtel Bertram (Agatha Christie)
10. A son image (Jérôme Ferrari)

"L'Outsider" Stephen King

"L'Outsider" Stephen King
Ed. Albin Michel 2019.
Titre en VO: "The Outsider" (2018)

Résumé: PARFOIS, LE MAL PREND LE VISAGE DU BIEN.
Le corps martyrisé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball, professeur d'anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.
Pourtant, malgré l'évidence, Terry Maitland affirme qu'il est innocent.
Et si c'était vrai ? 


D'abord, ami lecteur, si tu comptes lire la trilogie "Mr. Mercedes", je te conseille grandement de la lire avant de commencer '"L'Outsider". Tu risquerais un gros spoiler... Te voilà averti. 
Bon maintenant que cela est dit, on peut s'asseoir tranquille pour papoter de ce roman. 
Je fais partie des grands fans de Stephen King. Des très grands fans. De ceux qui ont été passablement déçus pendant toute une période ("Cellulaire" j'ai vraiment besoin de développer?)  Je continuais à le lire mais je commençais à décrocher de ses histoires qui ne me parlaient plus. Vint ensuite la période "nouvelles". Certes, avec cet auteur, on a toujours de temps en temps un recueil de nouvelles qui vient combler par-ci, par-là,  mais jusqu'à récemment, cela non plus ne fonctionnait plus. Les nouvelles semblaient provenir d'un tiroir oublié, tiens prends ça lecteur. Donc oui, King est un très grand auteur mais je peux également avoir une distance par rapport à ses ouvrages.Quand je n'aime pas, je n'aime pas, King ou pas. 
Donc... "L'Outsider". Je peux t'avouer, ami lecteur, que là, tout de suite, je suis en train de sourire. Pourquoi? Parce que je peux t'écrire cette chronique en te disant de filer chez ton libraire et de l'acheter ce roman. Parce que, oui, "L'Ouutsider" est un très bon bouquin. On retrouve la patte des débuts, des "Ça" pour l'histoire, "Shining" pour l'ambiance angoissante, "Carrie" pour la construction de personnages. On retrouve Stephen King dans ce qu'il fait de mieux: nous faire peur avec nos propres frayeurs. 
La trilogie Mercedes nous avait démontré que King pouvait nous emmener ailleurs (oui enfin, pas tout à fait, il a quand même pas pu s'empêcher de mettre une dose de surnaturel dans ses polars.... Mais tu m'auras comprise, ami lecteur) mais avec "L'Outsider", King nous prouve qu'il peut nous emmener, à nouveau, dans son monde si particulier où les croquemitaines sont prêts à nous dévorer. 
L'histoire tient la route, même si on pourrait critiquer "le grand méchant" qui en fait n'est qu'effleuré (Il n'a pas tort King, après tout, il n'y a qu'un seul Pennywise!) et une confrontation un peu faiblarde. Mais pour le reste, on s'y retrouve. On doute. On est certain de son fait. On redoute. On se demande ce qui est en train de se passer. On frissonne pour ces personnages à qui on s'est déjà attaché. On rencontre d'anciennes connaissances, on tourne les pages, vite, pour savoir. Et on referme le livre avec un sourire et un "et si?"
"L'Outsider" est sans doute le roman qui réconciliera King avec beaucoup de ses fans. Un tout grand King, un tout grand roman d'horreur. 

 


"Station Eleven" Emily St. John Mandel

"Station Eleven" Emily St. John Mandel
Ed Rivage 2018.
Parution en VO: 2014.

Résumé: Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…

"Station Eleven" est clairment un roman de science-fiction. Mais le genre de science-fiction qui fait froid dans le dos tant elle pourrait être plus prémonitoire que fictionnelle. L'histoire est simple: la grippe a décimé la population terrienne. Ne reste que quelques humains qui survivent tant bien que mal. Tout commence quand Arthur Leander meurt sur scène. C'est notre point d'ancrage dans le passé. C'est par la vie d'Arthur qu'on va découvrir les autres personnages, ce qu'ils sont devenus après la pandémie. Cette histoire nous permet de mettre en perspective notre vision de l'Humanité dans son ensemble. Certains mourront sans qu'on s'en soucie alors que Mandel nous attache à certains de ses personnages. Impossible de les lâcher. On veut savoir ce qu'il advient d'eux. Ce roman n'a pas la prétention de nous livrer un sens profond aux raisons de notre existence, il met juste en perspective la nature humaine et comment elle est conditionnée par ce qui nous arrive avant et pendant. Cela définit qui nous serons après.
Mandel, grâce à cette troupe itinérante, nous montre un monde brutal où chaque refuge pourrait potentiellement être synonyme de danger parfois mortel. Mais ce n'est pas réellement le sujet non plus, si tu veux savoir ce dont l'être humain est capable en cas de catastrophe, on te conseille plutôt "Walking Dead", ami lecteur. Ici, ce n'est pas le propos. Ici, on nous donne une réflexion sur le genre humain dans son ensemble. Tous les personnages sont liés sans vraiment le savoir. Et c'est surtout ce lien qui est observé. Eux, ils ne le savent pas. Nous, si. Et cela en devient addictif. On a besoin de savoir ce qu'il va leur arriver.
Mais au-delà de cette histoire rondement bien menée, ce qui ressort le plus de ce roman, c'est surtout la plume de Mandel. Elle est incroyablement poétique et, paradoxalement, d'une violence inouïe. Il y a une justesse dans les mots, une douceur dans cette dureté. Ce roman se lit tout seul, c'est fluide et agréable. Et en même temps, on sent comme un malaise à se poser comme spectateur, intrus dans ces vies en déroute.
Un pur régal. Un pur bonheur. Il entre directement dans mon top  10 de 2019. 



"ABC Contre Poirot" Agatha Christie

"ABC Contre Poirot" Agatha Christie
Ed. Le masque 2018.
Titre en VO: "The ABC Murders" (1936)

Résumé: Bien sûr, la retraite a ses charmes… Cependant, Hercule Poirot ne peut s’empêcher, de temps à autre, de reprendre du service, à condition, bien sûr, qu’il s’agisse d’une affaire hors du commun. Et quelque chose lui dit que cette curieuse lettre signée A.B.C. risque de stimuler ses petites cellules grises…

En ce qui me concerne, ami lecteur, "ABC Contre Poirot" est probablement dans mes romans préférés de Christie. Des meurtres qui semblent suivre une logique que seul un esprit malade pourrait concevoir et un détective qui  se met en tête de le mettre derrière les barreaux. Ici, ce qui est intéressant, c'est que Christie va donner toutes les informations à son lecteur et que pourtant, elle va le rouler dans la farine en même temps. Évidemment que cela ne pouvait pas être si simple. Ici, on se fait balader du début à la fin. Et que demander de plus à un roman policier? On a de quoi trouver le dénouement de l'intrigue seul mais on se laisse quand même surprendre. On s'attache à certains personnages et on se demande qui est donc ce mystérieux tueur ABC. Moi, j'ai adoré. J'y ai trouvé tout ce que je recherche quand je lis un Agatha Christie: un mystère bien épais, un Poirot déroutant, des personnages fouillés et une histoire crédible. Bref, oui "ABC contre Poirot" est définitivement un de mes Christie préféré.